Phase 4 du plan

Madrid : Jour J - Heure H

Des dizaines de dirigeables à l'effigie des braqueurs (combinaison rouge et masque de Dali) envahissent le ciel de Madrid. Les habitants sont stupéfaits mais ne sont pas au bout de leurs surprises. Bientôt, les trappes s'ouvrent et une pluie de billets de banque se déverse sur la ville. Les gens se hâtent d'en ramasser le plus possible, se bousculant pour récupérer cette fortune qui tombe du ciel. 140 millions d'euros sont ainsi déversés sur Madrid. [301]

Cette manoeuvre correspond en fait au plan Tchernobyl du braquage de la Fabrique de la Monnaie : créer le chaos dans Madrid avec une pluie de billets sur les choses tournaient vraiment mal, pour pouvoir s'enfuir. 

Avec ses dirigeables, le Professeur crée dans le chaos dans la capitale espagnole. Les zeppelins ont été programmés avec des coordonnées GPS. Alors que la foule en liesse ramasse l'argent, les panneaux publicitaires sont détournés pour diffuser un message du Professeur. 

Le message du Professeur

Il apparaît tout d'abord en combinaison rouge, caché derrière un masque de Dali. 

"Ce message s'adresse d'abord à tous ceux qui voient en ce masque un symbole de résistance. Nous avons besoin de vous, l'état nous a déclaré la guerre, une salle guerre et nous avons décidé de nous battre."

Puis, il enlève son masque et apparaît à visage découvert. Ajustant ses lunettes sur son nez, il poursuit.

"La police a arrêté l'un des nôtres dans un pays étranger, Aníbal Cortés, ça s'est passé il y a presque deux mois, aucune procédure légale n'est engagée, aucune extradition n'est réclamée, aucun avocat pour sa défense. Il est maintenu en captivité dans un endroit inconnu, il y a de fortes chances qu'il subisse la torture. Ce que nous réclamons, c'est l'arrêt immédiat et sans conditions de cette détention illégale et qu'il soit traduit en justice selon les lois de ce pays. L'état a déclenché cette guerre et nous n'allons pas nous cacher. Nous allons nous battre. Nous n'allons pas... nous n'allons pas baisser les bras et cette fois, nous allons faire le casse du siècle."

Comme le Professeur l'avait prévu, le Colonel Prieto ordonne d'envoyer l'armée dans Madrid et de monter l'état d'alerte au niveau 5.

Dans un hangar, Palerme et l'équipe attendent, écoutant un talkie-walkie posé sur un table. Ils sont vêtus de treillis militaires, disposent d'un véhicule surmonté d'une mitrailleuse et d'un camion militaire. Certains se préparent encore, prenant des munitions, ajustant leurs casques tandis d'autres comme Tokyo font les cent pas. Denver en profite pour présenter ses excuses à Monica pour leur querelle survenue à trois du matin, mais la jeune femme refuse de lui parler et s'éloigne.

Ailleurs, dans un camping-car, Sergio et Raquel sont aussi à l'écoute, entourés par des nombreux écrans. Quand un signal sonore se fait entendre, ils mettent tous deux leurs casques de communication. Après un dernier test où le Professeur redemande à Raquel ce qu'elle porte en clin d'oeil au passé, ils sont opérationnels.

En écoutant les communications des services de renseignements grâce au réseau avec le Pakistan mis en place trois semaines auparavant, ils apprennent que les militaires affectés à la Banque d'Espagne font partie de la 1ère compagnie, 6ème brigade de la BRIPAC (brigade d'infanterie légère parachutiste de l'armée espagnole).

Le Professeur transmet cette information à Palerme qui l'annonce à l'équipe. Stockholm récupère alors les logos de la brigade dans un classeur où toutes les options avaient été prévues et fait la distribution. Des autocollants BPAC VI sont placés sur les véhicules, ainsi que l'écusson des parachutistes. Les braqueurs disposent alors de 17 minutes pour être en position à la Banque d'Espagne avant que les vrais militaires y soient. Chrono en main, Palerme motive ses troupes pour qu'ils ne perdent pas de temps. Quand ils sont prêts, il ne reste plus que 7 minutes pour rejoindre l'objectif. Les véhicules quittent le hanger avec les braqueurs à leurs bords. [302]

42 minutes après l'heure H

Raquel est très nerveuse et fait des origamis pour tenter de décompresser. Sergio lui rappelle qu'il s'agit d'une partie d'échecs et qu'il compte faire "Echec et Mat". 

Le convoi militaire des braqueurs s'approche de la Banque d'Espagne, sous les huées de la foule qui les insultent. La population s'est massée dans les rues à l'annonce de l'état d'urgence, s'organisant sur les réseaux sociaux, affichant son soutien aux voleurs en brandissant des pancartes à l'effigie du masque de Dali, voire portant des combinaisons rouges et des masques. [302]

47 minutes après l'heure H

Les braqueurs sont arrivés sur place, devant la Banque d'Espagne. Denver et Helsinki se dirigent vers la foule en colère, contenue par un cordon de policiers et invitent les gens à reculer et à garder leur calme. Palerme se dirige vers l'entrée, Stockholm et Tokyo sur ses talons.

Dans son camping-car, le Professeur garde un oeil sur tout et regarde le vrai convoi de la BRIPAC s'approcher de la banque. Il n'est plus qu'à deux kilomètres. Les braqueurs n'ont plus que 6 minutes devant eux avant que les vrais militaires arrivent. La tension monte, Sergio est tendu.

Avec aplomb et autorité, Palerme - qui s'est présenté sous l'identité du Capitaine Garrido de la BRIPAC - commande aux gardes civils postés devant la banque d'installer un périmètre de sécurité de 150 mètres et d'ouvrir les portes arrières pour faire entrer un camion. Face à lui, le Lieutenant Alcazar refuse de donner l'ordre à sa compagnie, expliquant qu'il est là uniquement pour coordonner. Quand le camion des braqueurs arrive, les gardes civils lui font signe de s'arrêter.

Alcazar appelle alors le Quartier Général de l'Etat Major pour demander confirmation de la demande d'accès de la BRIPAC à la Banque d'Espagne. Grâce au réseau qu'il a mis en place, le Professeur lui répond en lui disant que le niveau d'alerte est passé au niveau 5, que l'armée est désormais en charge de la protection du périmètre et de l'intérieur de la banque et qu'il doit se mettre à la disposition du Capitaine Garrido (Palerme). Alcatraz obtempère au grand soulagement de Sergio.

Alors que les gardes civils font reculer la foule, Palerme donne l'ordre à Alcazar de préparer les gaz lacrymogènes. Les braqueurs entrent dans la banque, leur camion est autorisé à avancer et entre aussi. Les hommes de la garde civile aident même les braqueurs à le décharger ! Les lacrymos leur servent d'écran de fumée pour placer en toute discrétion des explosifs sur la façade et les fenêtres de la banque, en plein jour.

Ils font ensuite sortir le personnel et les clients qui ne sont pas nécessaires à leur action après avoir fait vider chaque bureau par la garde civile et réuni tout le monde dans le hall en 3 minutes. Palerme se poste sur l'escalier central et explique que l'évacuation se fera en deux temps, le groupe 1 puis le groupe 2. Le groupe 1 sort en poussant des cris de panique, guidé par la garde civile et encouragé par Denver à courir. Entre ceux qui fuient loin de la banque et ceux qui sont contenus par le cordon de sécurité, tous au milieu des lacrymos, c'est le chaos. Palerme déclenche alors les explosions.

Dedans et dehors retentissent des cris d'effroi. Dans leur camping-car, Sergio et Raquel sont tendus. Il n'y a plus de retour en arrière possible. [302]

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